Quelle approche de valorisation conduit à la valeur la plus élevée ?

✅ Bien souvent la réponse apportée à cette question est : « la méthode des transactions comparables ».
On va voir pourquoi la logique est pertinente mais pourquoi la réponse n’est pas si évidente.

La logique derrière cette réponse :

La méthode des comparables transactionnels conduit souvent à la valorisation la plus élevée car :

  1. Les comparables retenus peuvent concerner des entreprises rachetées en totalité ou avec un seuil de détention permettant le contrôle de la société. Dans ce cas le multiple est boosté par la prime de contrôle.
  2. Les comparables peuvent intégrer des acquisitions par des Industriels / des Corporates prêts à surpayer la cible en raison des synergies qu’ils attendent post acquisition.
  3. De manière générale, il faut aussi tenir compte de l’éventuel caractère concurrentiel de la transaction. Parfois les acheteurs sont amenés à surenchérir pour que leur offre soit finalement retenue.

Private Equity salaires

Cette réponse est tout à fait juste. Mais, dans les faits, toute méthode de valorisation peut, selon les situations conduire à une survalorisation.

Voyons le cas des deux autres grandes approches d’évaluation d’entreprise :

 

L’approche DCF

Le DCF peut conduire à des valorisations importantes lorsque le Business Plan est « bullish ». C’est à dire très optimiste voire trop optimiste sur le futur de l’entreprise. Par ailleurs, un taux de croissance à l’infini trop élevé ou un discount rate trop faible peuvent faire exploser la valorisation d’une entreprise.

 

Les comparables boursiers

Les comparables boursiers concernent, comme leur nom l’indique des sociétés cotées en Bourse. A ce titre, ces sociétés bénéficient d’une prime de liquidité qui reflète la facilité avec laquelle un investisseur pourrait céder ses actions s’il le souhaitait.

Si votre cible n’est pas cotée, ses actions ne sont pas aussi liquides et cette méthode de valorisation peut conduire à surestimer la valeur de l’entreprise.

💡 Évidemment il est possible de limiter ces survalorisations. Après tout l’objectif d’une valorisation c’est d’estimer du mieux possible la valeur de l’entreprise.

 

Limiter les survalorisations lors d’un exercice d’évaluation d’entreprise

Voici au cas par cas certaines précautions à prendre :

 

Comparables transactionnels

Afin d’aboutir à une valorisation cohérente par la méthode des comparables transactionnels, veillez à retenir des entreprises et également des opérations comparables.

Exemple : si vous êtes un fonds minoritaire, il faut exclure les sociétés acquises par des Corporates ou être vigilent sur les éventuelles primes payées par ces acteurs qui peuvent compter sur des synergies post-acquisition.

Si vous les considérez dans vos comparables, vous pouvez appliquer une décote pour ces opérations.

 

L’approche DCF

Pour éviter que votre modèle n’aboutisse sur une valeur trop importante, vous devez faire attention aux points suivants :

  • Revoir le business plan et challenger chaque hypothèse
  • Les hypothèses de croissance à l’infini doivent être conservatrices
  • Votre calcul du taux d’actualisation réalisé avec minutie.

Si votre cible présente un historique qui ne permet pas d’aboutir à un business plan relativement fiable (start up ou société qui reste non mature) cette méthode sera tout simplement à exclure.

 

Comparables boursiers :

👉 Dans le cas de la valorisation d’une société non cotée par la méthode des comparables boursiers, il vous faudra retenir une décote pour tenir compte de la taille des entreprises et de la prime de liquidité de vos comparables.

✅ En conclusion, retenez que chaque méthode à ses biais et qu’un exercice de valorisation demande du recul, peut nécessiter des ajustements et permet avant tout d’engager une négociation sur le prix.

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