Zoom sur l’EBITDA, un indicateur clé en finance

L’EBITDA pour Earnings Before Interest Taxes Depreciation and Amortization est un indicateur très répandu et dont le nom est assez explicite. Dans cet article condensé, on va revenir sur 9 fonctions de cet agrégat financier avant de présenter ses faiblesses.

EBITDA

 

1. Mesurer la performance opérationnelle de l’entreprise

On commence par les fonctions les plus évidentes de L’EBITDA.

L’EBITDA on vous l’a dit plus haut, c’est le bénéfice avant les intérêts de la dette, l’impôt sur les sociétés, les dépréciations et amortissements. Mais généralement l’EBITDA est tout de même calculé en partant du chiffre d’affaires :

EBITDA = CA – charges opérationnelles

On comprend donc cette 1ère fonction : mesurer la performance opérationnelle de l’entreprise.

 

2. Permettre une analyse comparative rapide de la situation opérationnelle

L’EBITDA est un indicateur facile à calculer. Il peut ainsi servir à comparer la performance opérationnelle d’entreprises évoluant dans le même secteur ou marché.

Il peut aussi servir à comparer la situation actuelle de l’entreprise à une situation passée ou projetée. On va alors s’intéresser aux évolutions de l’EBITDA d’une même entreprise.

 

3. Un bon « proxi » de l’Operating Cash Flow

Retranchez à l’EBITDA l’impôt sur les sociétés et la variation de BFR et vous obtiendrez le cash flow opérationnel.

L’EBITDA reste plus facile à calculer que le CF opérationnel et représente, en général, la plus grosse composante de ce dernier. C’est pourquoi on considère souvent l’EBITDA comme un bon premier indicateur du CF opérationnel total.

 

4. Il permet la valorisation de l’entreprise

On s’appuie souvent sur l’EBITDA pour estimer la valeur d’une entreprise par une méthode comparative.

Pour cela, on applique à l’EBITDA un multiple propre au secteur et aux conditions de marché, afin d’arriver à une valorisation.

Valeur d’entreprise = EBITDA x multiple de valorisation

 

5. L’EBITDA comme outil de contrôle : Covenants financiers et autres ratios d’endettement

L’EBITDA permet de mesurer rapidement la capacité d’endettement d’une entreprise.

le Leveraged Ratio ou le DSCR restent des ratios clés pour mesurer :

  • le niveau d’endettement d’une entreprise
  • sa capacité à rembourser sa dette
  • limiter son endettement par la mise en place de covenants bancaires

Leveraged ratio = Dette Financière Nette / EBITDA

DSCR = EBITDA / (remboursement du capital du crédit + Intérêts de la dette)

 

6. L’EBITDA comme outil de calcul de rentabilité

Cette rentabilité peut être mesurée par des ratios impliquant l’EBITDA, à l’image de :

  • La rentabilité opérationnelle : EBITDA/CA
  • la rentabilité des capitaux propres = EBITDA / Capitaux propres

 

7. L’EBITDA comme base de calcul des rémunérations variables des dirigeants

C’est souvent sur la base de cet agrégat financier que sont calculées les parts variables des dirigeants.

 

8. L’EBITDA comme base de calcul des frais de gestion

Les frais de gestion (rémunération du fonds d’investissement pour son suivi et son implication) sont également souvent calculés comme un pourcentage de l’EBITDA (Autour de 2% à 4%).

 

9. L’EBITDA comme base de calcul du Management Package et des clauses de Earn Out

On calcule aussi les Management Packages et les clauses de compléments de prix en fonction de seuils d’EBITDA.

 

Si on résume :

  • Principal intérêt : facile à calculer
  • Vision rapide de l’activité opérationnelle
  • Base de calcul de nombreux ratios et covenants
  • Base de calcul de frais, rémunérations et compléments de prix

On voit donc que l’EBITDA présente de nombreux intérêts. Néanmoins, si on cherche à être un peu plus critique avec cet agrégat, on peut également lui trouver 3 grandes faiblesses :

 

3 critiques récurrentes de l’EBITDA

L’EBITDA ne suit ni les normes comptables GAAP ni les normes IFRS.

Ce qui peut entraîner une certaine opacité dans la présentation des états financiers de l’entreprise.

 

On peut retrouver (presque) tout et n’importe quoi dans l’EBITDA

Conséquence du point précédent, les entreprises peuvent utiliser des méthodes différentes pour calculer l’EBITDA. On ne sait pas exactement ce qui se cache derrière cet agrégat si le calcul ne nous est pas clairement présenté et justifié. Ce qui peut rendre difficile la comparaison entre différentes entreprises ou secteurs.

 

En ne prenant en compte ni les variations de BFR, ni les Capex, ni les impôts sur les sociétés, l’EBITDA fournit une vision incomplète du Free Cash Flow.

 

Si l’EBITDA se calcule rapidement, offre une vision rapide de l’activité opérationnelle et est souvent à la base de calcul de nombreux ratios, covenants, etc. Cet agrégat n’est pas encadré comptablement et fournit une image incomplète de la situation opérationnelle d’une entreprise. Il doit donc être utilisé en conjonction avec d’autres indicateurs financiers pour une analyse complète.

Pour découvrir +300 questions d’entretien, 7 modules de formation en finance et de nombreux cas pratiques sur Excel, rendez-vous sur investprep.fr